Commune "sans pesticides"

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Même si une nouvelle règlementation sur l’utilisation des pesticides dans les espaces publics entre en vigueur en janvier 2016, la Commune de Wiltz a décidé en 2015 déjà de devenir une commune «sans pesticides». Wiltz est soutenue dans cette démarche par le Parc Naturel de la Haute-Sûre, un des initiateurs de la campagne nationale «…sans pesticides».

 

Pourquoi les pesticides posent-ils problèmes?

Les pesticides (herbicides, insecticides, fongicides, …) sont des substances chimiques synthétiques et complexes, qui la plupart du temps se dégradent très lentement. Ils peuvent s’accumuler dans l’écosystème et restent détectables à long terme dans les ruisseaux, les lacs, l’eau souterraine, le sol et même dans la pluie et l’air. Souvent les pesticides n’ont pas seulement des conséquences sur les ravageurs visés, c'est-à-dire l’insecte ou la plante nuisible, mais aussi sur un grand nombre d’autres organismes dont l’être humain. Les contacts répétés avec les pesticides, peuvent causer des problèmes et des maladies. Les principales victimes de cette exposition sont entre autre les agriculteurs et les employés communaux s’occupant du désherbage des espaces publics à l’aide de produits chimiques.

 

Comment faire face à ce problème?

Afin d’éliminer l’intoxication due à un produit, la solution la plus efficace serait de renoncer complètement à l’utilisation du produit en question, c'est-à-dire de renoncer aux pesticides. En matière de pesticides, les agriculteurs sont le plus souvent pointés du doigt, or l’utilisation de ces produits chimiques est également très répandue dans le domaine public et privé. En 2007, plus de la moitié des 289 sources analysées par l’Administration de la gestion de l’eau contenaient des résidus de pesticides, qui provenaient en grande partie (plus de la moitié) du secteur public et privé. Les pesticides sont utilisés sur les trottoirs, parkings, jardins, platebandes de fleurs, îlots de circulation, plaines de jeux,… . La diminution du temps de travail est souvent mise en avant par les communes, par contre les coûts indirects encourus par les effets sur la santé et l’environnement, ainsi que l’image négative de «commune pollueuse» ne sont pas considérés.

 

Pourquoi diminuer ou renoncer à l’utilisation de pesticides en tant que commune?

Il s’agit de produits chimiques toxiques pour l’eau, la faune, la flore et pour la santé de l’Homme et la nouvelle législation interdit – sauf autorisation spéciale – leur usage dans les espaces publics à partir du 1ier janvier 2016. Pour toutes ces raisons, les efforts de la commune vont dans la promotion d’une gestion intégrée et différenciée, afin de renoncer à l’usage de pesticides, d’accepter la biodiversité dans les zones urbaines, de favoriser les alternatives aux pesticides, et de réfléchir déjà lors de la conception et de la planification à l’entretien des espaces verts et du système routier.

 

Que peut-on changer ? Plus de tolérance et d'acceptation !

Faites preuve de tolérance à l'égard des méthodes d'entretien alternatives. Si vous découvrez dans votre localité des bords de route verts, des plantes indigènes, des herbes sauvages ou des plantes de jointoiement des murs, c'est le signe d'un entretien sans poison des espaces communaux et cela signifie que l'administration communale s'engage consciemment pour un environnement sain. La commune n'est pas paresseuse, elle est saine.

Changer les idéaux de beauté !


Les surfaces qui ne sont pas utilisées pour la production économique doivent avant tout être "propres", entretenues et "belles". Toutefois, dans ce cas, "propre" est "toxique". Le vert au lieu du gris, c'est la vie, la variété et la couleur. Ici, seule la perception humaine de la beauté détermine si une plante ou un animal devient un problème. Les concepts de beauté proches de la nature apprécient et tolèrent une multitude d'herbes et d'animaux sauvages. Il en résulte des aspects attrayants avec nettement moins de parasites et de mauvaises herbes.

La végétation naturelle a son propre charme et n'a pas nécessairement un aspect désordonné.
Ainsi, même les pavés avec des joints verts peuvent avoir un aspect soigné s'ils sont tondus de temps en temps. La plantation de vivaces sur toute la surface des parterres de fleurs est un bienfait visuel et réduit en même temps l'apparition d'herbes indésirables.

Utiliser des alternatives !

L'utilisation de pesticides peut en principe être évitée au jardin, à la maison et lors de l'entretien des espaces communaux. Il existe un remède maison adapté à de nombreux problèmes. Si un jardin biologique est en équilibre, de nombreuses mesures sont de toute façon inutiles. Pour l'entretien des espaces communaux, il est également possible d'utiliser des appareils mécaniques (p. ex. brosses à herbes sauvages) et/ou thermiques (infrarouge, flamme, mousse chaude ou eau chaude). Dès la conception, il faut penser à l'entretien ultérieur. C'est la conception qui détermine l'entretien ultérieur nécessaire.

Les espaces verts sans pesticides assument en outre une fonction écologique importante en tant qu'habitat pour les espèces animales et végétales au milieu des zones industrielles. L'aménagement d'espaces verts proches de la nature et typiques du paysage permet de développer des espaces verts durables et faciles à entretenir.